Située au coeur du quartier Saint-Roch, à Québec, la librairie La Page Noire est une librairie anarchiste autogérée visant la promotion d'alternatives au capitalisme, au contrôle de l'État sur nos vies ainsi que l'abolition de toutes autres formes d'oppressions. Dans une démarche d'ouverture et d'échanges, La Page Noire a pour mission de diffuser de l'information sur les luttes et les enjeux historiques et actuels .
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9.04.2009

Nouveautés de septembre

Les Émeutes en Grèce
Recueil de textes établi par Théorie Communiste
Les émeutes en Grèce, et leur écho mondial, sont le signe que la crise mondiale du capital, qui s’est d’abord présentée comme crise financière, est effectivement une crise du rapport d’exploitation, une crise de l’implication réciproque entre les deux classes de ce mode de production. Crise de la reproduction du face à face entre la force de travail et le capital, qui, pour le meilleur et pour les limites des émeutes en Grèce, est apparue comme une affaire de discipline.
Alors que toutes les mesures, contre-mesures, plans – en termes stratégiques, les offensives du capital – emplissaient l’horizon, les volutes de fumée des cocktails Molotov, à Athènes, Patras, Thessalonique, Malmö, les bruits de verre brisé, à Gand, Paris, Londres, les pierres lancées sur les flics, partout, sont venus faire écran entre l’horizon indépassable du capitalisme et le présent terrifiant de sa crise. Trois mois après l’effondrement des bourses mondiales, trois ans après les émeutes des banlieues françaises, les feux grégeois des jeunes prolétaires du monde entier nous rappellent que la guerre de classe a bien lieu.

Rabaska. Autopsie d’un projet insensé
RABASKA sur la côte de Lévis-Bellechasse, juste en face de l'île d'Orléans, est vite apparue comme une véritable invasion barbare. Un puissant consortium national et étranger est débarqué un matin en pleine zone verte et bleue sur le littoral du Saint-Laurent, sans considération pour le sens patrimonial d'un lieu identitaire émouvant du Québec et des francophones d'Amérique, un lieu habité depuis bientôt quatre siècles. Les grands principes du développement durable ont été gommés. Pour vendre l'invendable sur le plan patrimonial, paysager et humain, le promoteur va enrégimenter la classe politique et économique de tout un État en utilisant les astuces de la communication et du marketing. La croisade sera épaulée par les plus hautes instances inféodées par les puissants du grand capital gazier.Cet ouvrage, rédigé par quatre professionnels engagés appartenant au monde de l'environnement, de la communication, de la science politique et du patrimoine national, fait ouvre de mémoire et de réflexion. Ceux-ci rappellent d'abord les faits, puis, par une analyse minutieuse, révèlent les dessous et les coulisses d'un projet insensé où la machine de la croissance à n'importe quel prix va rencontrer sur sa route une farouche résistance de citoyens inscrits dans les valeurs du temps présent. Une saga héroïque fort révélatrice de la pauvreté de nos élites et de la faiblesse de nos institutions.

Wilhelm Reich et Maurice Brinton
De la conscience en politique
Comment expliquer que, malgré la dégradation continue de ses conditions d’existence, malgré les agissements cyniques, insupportables, des pouvoirs en place, malgré l’état effroyable du monde, la masse de la population, et en premier lieu les travailleurs, ne se mobilise pas pour mettre un terme à ces souffrances injustifiées ? Comment expliquer que, pire encore, il arrive à une bonne partie de celle-ci de soutenir ceux qu’elle devrait combattre sans concessions ? Peut-être ne faut-il pas chercher dans la faiblesse de la « conscience de classe » la cause unique de l’apparente passivité de la grande masse de la population. Mais ces textes, nés de l’action militante, constituent un excellent point de départ pour réfléchir sur ce phénomène.

Robert Rumilly : L'homme de Duplessis
Jean-François Nadeau, Lux Éditeur
S’il a fait sombre au Québec pendant les années Duplessis, c’est un peu à cause de lui. Dans une biographie à paraître, la vraie nature de l’historien Robert Rumilly sort au grand jour.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, menacé de la peine de mort pour avoir trempé dans toutes sortes d'histoires perfides, Jacques Dugé, comte de Bernonville, fuit la France pour tenter de sauver sa peau, comme bien d'autres collaborateurs de l'occupant nazi. Son premier refuge, le Canada, lui fait découvrir un homme qui deviendra un ami fidèle, Robert Rumilly, historien aux convictions de droite, très près du régime de l'Union nationale de Maurice Duplessis, et ardent disciple de l'Action française de Charles Maurras, un des maîtres de l'extrême droite.
Méconnu du grand public, bien qu'il ait été très actif dans la vie politique canadienne, Rumilly est un agitateur méthodique enflammé. Français d'origine établi au Québec en 1928, il publie en moyenne deux livres par année jusqu'à sa mort, en 1983, tout en conseillant nombre d'hommes politiques et en cultivant des amitiés très particulières. Ami, notamment, du financier Conrad Black, il souhaite relancer avec lui, au début des années 1970, un parti politique de droite dans l'esprit de l'Union nationale de Duplessis, véritable héros politique des deux hommes. Fils d'un député ultramontain, Maurice Duplessis gouverne le Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959, entraînant la province dans une période de grande noirceur.

Histoire critique de l’ultragauche
Trajectoire d’une balle dans le pied
Ici un territoire se dessine, des critiques de gauche de la social-démocratie à l’Internationale situationniste en passant par la Gauche germano-hollandaise ; la Gauche dite italienne et les multiples groupes et publications qui en sont issus ; Socialisme ou Barbarie et sa descendance ; le communisme libertaire avec Noir et Rouge. Territoire théorique pour une histoire qui ne serait pas générale, mais critique.
La révolution et le communisme, pour l’ultragauche, étaient la libération du travail et l’affirmation du prolétariat, comme classe dominante, mais toutes les médiations rationnelles et pratiques, conduisant à ce but, sont critiquées et supprimées : syndicats, partis de masse, parlementarisme, critique même de l’intervention dans la lutte de classe. Tout y est suspendu à une mystique de l’autonomie (comme contenu de la révolution)/auto-organisation (comme forme) ou du Parti, qui doit être la révélation de l’être véritablement révolutionnaire du prolétariat, faisant exploser son existence de classe. En ce sens, son itinéraire peut être décrit comme trajectoire d’une balle dans le pied.
Une relation incontournable existe entre l’existence du prolétariat, comme classe de ce mode de production, le capitalisme, et cet être révolutionnaire dont l’ultragauche attendait la libération ; relation qu’elle a échoué à comprendre et à théoriser. Pourtant, elle nous a suggéré que la révolution n’était pas l’affirmation de la classe telle qu’elle existe, tout en la comprenant comme l’affirmation d’une nature révolutionnaire propre : c’était là sa dynamique et sa contradiction, et par là, elle nous a amenés jusqu’au point où nous pouvons la quitter.

Ainsi squattent-elles
Cette monographie est la deuxième d’une série de recherches empiriques menées par le CRAC sur les groupes antiautoritaires ayant émergé au Québec depuis 1995. Les membres du collectif Ainsi squattent-elles ont activement participé à ce processus de recherche-action qui a duré d’octobre 2007 à décembre 2008. Le document comporte trois parties, soit une présentation du groupe et des activités, une analyse de la manière dont ces jeunes femmes vivent leur féminisme, autant dans la sphère militante que personnelle, et une réflexion sur l’autonomie collective et ses défis.

AU-DELÀ DE LA DÉMOCRATIE
Gilles Dauvé, Karl Nesic
La démocratie, c'est encore Churchill qui l'a définie le mieux : un moindre mal. Si les défauts du parlementarisme n'empêchent pas de s'en accommoder, c'est qu'il incarne l'idéal d'institutions où nous nous retrouverions pour débattre et décider en commun. Et si nous commencions par nous demander comment une révolution future développerait une vie et une organisation sociale, le communisme pour ne pas le nommer, sans ces médiations et ces pouvoirs qui aujourd'hui nous écrasent. Il s'agira alors d'inventer des façons radicalement différentes de faire, d'être, de vivre.

Eric Aunoble. « LE COMMUNISME, TOUT DE SUITE ! »
Le mouvement des Communes en Ukraine soviétique (1919-1920)
Le phénomène des communes soviétiques est à peu près inconnu du public et des chercheurs occidentaux et n’est guère mieux étudié dans les anciennes républiques soviétiques. Il est vrai que, selon les statistiques disponibles à Moscou, ces collectivités, qui furent essentiellement agricoles, n’ont jamais dépassé le nombre de 2000 pour tout l’empire russe, au moment de leur plus forte implantation. On les trouvait principalement dans la partie occidentale de l’Ukraine. C’est du moins dans cette région qu’elles ont laissé les traces les plus nettes, dans les archives, les productions artistiques et la mémoire populaire. Les dossiers de la Section foncière d’Izioum gardent la trace de 32 communes. Certaines portent simplement le nom de leur village. Quelques-unes se placent sous les figures tutélaires de Rosa Luxemburg, Lénine ou Trotski. Une célèbre la Victoire sur le Capital. La commune Internationale côtoie la commune Tarass-Chevtchenko, l’Évangélique voisine avec le Drapeau Rouge ou Notre travail. Dans les premiers mois de 1919, ils sont 1845 communards qui trouvent assez de force et d’espoir pour inventer une autre façon de vivre, alors que la guerre civile fait rage partout autour d’eux.

Ni parlement ni syndicats : les Conseils ouvriers !
Les communistes de gauche dans la Révolution allemande (1918-1922)
« Anéantir la totalité de l’appareil d’Etat avec son armée, sa police, ses geôliers et ses juges, avec ses curés et ses bureaucrates, voilà la première tâche de la révolution prolétarienne ». Ce programme net sans ambages était celui du Parti communiste ouvrier d’Allemagne, de 1918 à 1923.

Ouvrage en collaboration.
HISTOIRES DE GUERRES DE REVOLUTIONS ET D'EXILS
Nestor Romero
Soixante-dix ans : le 28 janvier 1939 le gouvernement français consent enfin à ouvrir la frontière pyrénéenne aux vaincus de la guerre et de la révolution.
Román, lui, décide de poursuivre la lutte dans ce qu'il reste de la République en compagnie, plutôt que sous les ordres, de Cipriano Mera, le célèbre ''général anarchiste'' commandant le IVe corps d'armée et vainqueur de la bataille de Guadalajara.
Prisonnier de droit commun libéré par la Révolution fin juillet 1936, Román n'a plus cessé de combattre pour ''las Ideas'', les idées dont il s'est instruit au long de ses années de bagne. Le pire l'attend pourtant derrière les montagnes qu'il doit bien se résoudre à franchir. La tourmente passée il trouve refuge, enfin, dans ce gros bourg, entre coteaux pierreux du Quercy et rives de la Dordogne. Jusqu'à ce matin d'automne, bien des années plus tard, où on le trouve là, recroquevillé sur sa terre de ''la Plaine'', une balle dans le coeur...
Mais il est toutes sortes d'exils comme il est toutes sortes de guerres et toutes sortes de révolutions.C'est peut être bien ce que semblent dire les courtes nouvelles qui accompagnent Román.

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